Défense de la liberté académique : lancement d'une conférence annuelle avec The Guild
Le 20 mai 2025, à l’occasion de la Journée internationale de la liberté académique, l’91Â鶹¹ú²ú¾«Æ·×ÔÅÄ et The Guild of European Research-Intensive Universities ont choisi cette date symbolique pour inaugurer à Bruxelles un cycle annuel de conférences consacré à cet enjeu démocratique et scientifique majeur.
Le premier rendez-vous organisé en partenariat avec l’Institut Curie, a réuni, à Bruxelles, chercheuses et chercheurs, décideurs politiques et réseaux universitaires pour affirmer la nécessité d’une mobilisation collective, en Europe et au-delà , en faveur de la liberté académique.
Ce rendez-vous fondateur intervient dans un contexte politique fort, deux semaines après l’annonce par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen d’un plan de financement de 500 millions d’euros pour renforcer l’attractivité de l’Europe auprès des chercheurs du monde entier.
« L’érosion de l’autonomie scientifique est une alerte mondiale. Les universités doivent rester des gardiennes de la démocratie, des lieux de pensée libre et d’innovation. En lançant cette série de rencontres, nous affirmons collectivement que la liberté de la science est la condition de notre souveraineté et de notre force démocratique. » El Mouhoub Mouhoud, président de l’91Â鶹¹ú²ú¾«Æ·×ÔÅÄ
Une mobilisation européenne pour un enjeu structurel
En hommage à Marie Skłodowska-Curie, dont les travaux ont bénéficié de coopérations transatlantiques, les interventions ont rappelé que la liberté académique ne peut se réduire à une réponse ponctuelle à des menaces actuelles. Elle constitue un socle indispensable à toute société démocratique et à l’autonomie des institutions de recherche.
Christian Ehler, eurodéputé et président du groupe STOA, a plaidé pour un acte juridique européen autonome, destiné à renforcer la protection de la liberté académique dans tous les États membres. Cette position a été soutenue par Manuel Aleixo, représentant du cabinet de la commissaire européenne Iliana Ivanova, qui a présenté les avancées du futur « ERA Act » pour harmoniser les dispositifs existants au niveau européen.
Dialogue entre sciences, institutions et société
Parmi les autres intervenants figuraient Anders Hagfeldt, président de The Guild et recteur de l’université d’Uppsala, Renaud Huynh, directeur du Musée Curie, et Katja Brøgger (université d’Aarhus), dont la keynote a analysé les menaces systémiques pesant sur la gouvernance scientifique, y compris dans les démocraties libérales.
Une table ronde animée a réuni notamment Ana-Maria Lennon Duménil (Institut Curie), Claire Morel (Commission européenne), Clare Birchall (King’s College London) et Anders Hagfeldt, autour des leviers pour renforcer l’autonomie des chercheurs face aux ingérences politiques.
Une série annuelle pour défendre la liberté scientifique
En clôture, El Mouhoub Mouhoud, président de PSL, a appelé à une mobilisation collective des universités européennes pour défendre la science libre :
El Mouhoub Mouhoud, président de l’91Â鶹¹ú²ú¾«Æ·×ÔÅÄ :
« L’érosion de l’autonomie scientifique est une alerte mondiale. Dans le contexte actuel, nous devons faire preuve de solidarité avec nos collègues américains et approfondir la collaboration internationale. Les universités ne sont pas seulement des lieux d’apprentissage : ce sont des gardiennes de la démocratie, des moteurs de découverte et des sanctuaires pour la pensée libre. En tant que dirigeants d’université, nous avons la responsabilité d’agir. En lançant ce cycle de rencontres, nous affirmons collectivement que la liberté de la science est le fondement de l’innovation, de la souveraineté et de la force démocratique — et qu’elle doit être protégée à tout prix. »
Jan Palmowski, secrétaire général de The Guild :
« Nous ne pouvons pas choisir entre renforcer la liberté scientifique en Europe ou ailleurs. Ces deux combats sont interdépendants. Là où la collaboration scientifique internationale est menacée par un repli idéologique, l’Europe doit se mobiliser. Là où d’autres systèmes scientifiques sont affaiblis par des attaques contre la science, l’Europe doit renforcer sa propre capacité à produire une recherche d’excellence en réponse. Et là où la liberté scientifique est attaquée dans des pays européens, il faut une réponse résolue de l’intérieur — de la part des législateurs européens, mais aussi d’autres pays et institutions. »
Cette première édition marque le lancement d’un rendez-vous annuel porté par The Guild, en lien étroit avec les établissements d’enseignement supérieur et de recherche, pour inscrire durablement la liberté académique au cœur du projet européen.
The Guild of European Research-Intensive Universities
Fondé en 2016, The Guild regroupe vingt-deux des universités européennes les plus prestigieuses en matière de recherche, réparties dans seize pays. L’organisation œuvre à renforcer la voix des institutions académiques, de leurs chercheurs et de leurs étudiants. The Guild est engagée en faveur de l’excellence, de la recherche de la vérité et de la construction de la confiance comme fondements de la vie publique, ainsi que de la création de nouvelles connaissances au service de la société, de la culture et de la croissance économique.